samedi 11 février 2006

Le Sanctuaire de la Scala Santa

On nomme ainsi le célèbre Sanctuaire qui s'élève à Rome, près de la Basilique majeure de Saint Jean-de-Latran, et lui est annexé. Ce Sanctuaire fut même jadis uni au palais pontifical, appelé, en sa qualité de résidence papale, Patriarcat du Latran, le Pape étant évêque de Rome, primat d'Italie, patriarche d'Occident et Suprême Pasteur de tout l'univers catholique.
Mais à la suite du départ des Papes pour Avignon, le palais primitif du Latran ayant été démoli et remplacé, sous Sixte V, par le palais que l'on voit maintenant à côté de la Basilique, le Sanctuaire de la Scala Santa resta isolé, bien que faisant toujours moralement partie de la Basilique Patriarcale.
L'importance de ce Sanctuaire n'a jamais toutefois échappé à personne, et il demeure encore le rendez-vous de tout pèlerin, puisqu'il recèle des trésors tout aussi chers à la piété chrétienne que précieux pour les amis de l'histroire et de l'art. Parmi les choses les plus dignes d'intérêt que ce Sanctuaire conserve avec un soin jaloux, citons: 1) La Scala Santa, qui lui a donné son nom; 2) la chapelle appelée Sancta Sanctorum; 3) et l'Image "achiropiite" du Sauveur, c'est-à-dire une de ces images qui n'a point été faite de main d'homme.

1) La Scala Santa.

On donne ce nom à l'escalier de vingt-huit degrés montant directement en face de la porte principale du Sanctuaire, et placé entre quatre autres escaliers donnant accès à l'étage supérieur.
Cet escalier, que le pape Sixte V plaça là lorsqu'il fit construire tout l'édifice englobant le Sancta Sanctorum, constitue la partie la plus importante du Sanctuaire. Ayant appartenu au palais habité par Ponce Pilate à Jérusalem, il faisait partie du tribunal ou prétoire de ce gouverneur lorsque, le jour du Vendredi Saint de l'an 29, fut prononcée la sentence de mort contre Jésus, Fils de Dieu et Rédempteur du monde. C'est par cet escalier que Jésus monta et diescendit à plusieurs reprises quand, après la flagellation et le couronnement d'épines, il marqua de son sang les endroits par où il passait. S.te Hélène, mère de Constantin le grand, parmi les nombreux souvenirs de la Passion qu'elle fit transporter à Rome, envoya aussi ces degrés sanctifiés par le sang de Jésus et qui furent placés dans le palais du Latran.
Les papes Pélage II, S. Grégoire le Grand, Serge I et Etienne III, d'après ce que nous rapporte l'histoire, gravirent avec dévotion cet escalier sacré et déposèrent solennellement dans lachapelle qui lui était attenante d'insignes reliques. Nous savons encore que S. Léon III avait coutume d'y venir méditer avec piété la Passion du Sauveur; le grand pape Léon IV montra fréquemment, pieds nus, cet escalier qu'il baignait chaque fois de ses larmes, et Grégoire VII le montait toujours à genoux, baisant avec foi chaque degré.
Rappelon encore, parmi tant d'autres, la visite mémorable entre toutes que fit Pie IX à la Scala Santa, le 19 septembre 1870, la veille de sa captivité. Après avoir gravi à genoux ces degrés baignés par le sang d'un Dieu, le saint pontife, parvenu à la dernière marche, leva ses bras tremblants vers le Crucifix et lui adressa une prière si touchante qu'elle arracha des larmes à tous les assistants.

2) Le Sancta Sanctorum.

Ce nom désigne la chapelle placée au sommet de la Scala Santa, et que l'on voit à travers les barreaux de fer qui l'en séparent. Cette chapelle, unique reste de l'ancien Patriarcat du Latran, tant par les souvenirs dont elle est le centre, que par les trésors qu'elle renferme, c'est-à-dire les souvenirs les plus importants des premiers siècles du Christianisme, a mérité à bon droit le nom de Saint Lieu, Sancta Sanctorum, que mentionne l'inscription placée au-dessus de l'autel. Non est in toto sanctior orbe locus: Il n'y a point d'endroit plus saint en tout l'univers. Qui désire à ce sujet de plus amples détails les trouvera dans l'ouvrage du P. Stanislas, procureur général des Passionistes. En effet, cette chapelle particulière des papes dans le palais du Latran, l'avait été auparavant de Fausta, femme du grand Constantin. Ce fut Saint Sylvestre qui consacra le premier ce lieu au culte divin, et l'autel érigé en cet endroit fut dès l'origine dédié à S. Laurent. Sur cet autel les papes offrirent le saint Sacrifice, d'abord publiquement, puis en privé, durant tout le Moyen Age. De nos jours encore, c'est un autel privilégié sur lequel le Souverain Pontife seul peut célérer.
Actuellement cette chapelle, touours fermée, ne s'ouvre que lorsque les chanoines de la Basilique de Saint-Jean-de-Latran vont découvrir ou voiler la sainte image du Sauveur, et en ces circonstances même, elle reste encore fermé aux femmes, étant de clôture papale.

3) L'Image Achiropiite.
(Ce mot derive du grec qui signifie "non fait de main d'homme".)

L'ornement le plus insigne du Sancta Sanctorum, est l'image du divin Sauveur communément dite archiropiite, c'est-à-dire qui n'a point été tracée de main d'homme, car une pieuse tradition veut qu'elle ait été exécutée par un agent céleste.
Quoi qu'il en soit, cette image est fort ancienne et fut apportée de Constantinople à Rome lors des persécutions des iconoclastes (ennemis des saintes Images), sous le pontificat de S. Grégoire II.
Peinte sur une planche épaisse, sous le pontificat d'Innocent III elle fut toute recouverte de lames d'argent et l'on ne voit plus que la divine Face et les pieds du Sauveur.
On expose cette image sacrée à la vénération des fidèles à partir de la veille de Noël jusqu'au Dimanche après l'octave de l'Epiphanie; du Samedi avant les Rameaux jusqu'au III Dimanche après la Pentecôte, et de la veille de l'Assomption de la Très Sainte Vierge jusqu'au Dimanche après l'octave de cette fête.

Prière à N. S. dans les calamité présentes

O divin Sauveur de nos âmes, qui pour plaider notre cause, êtes assis à la droite de Dieu le Père, nous avons recours à Vous, dans la cruelle guerre que les suppôts de Satan font à l'Eglise, votre Epouse bien-aimée, aussi bien qu'à nos âmes, rachetées au prix de votre précieux Sang; et nous Vous supplions, Seigneur, d'un coeur contrit et humilié, de Vous lever pour notre défense, en offrant à votre divin Père votre croix, vos plaies, votre précieux Sang,votre mort, afin que votre Eglise sainte remporte une victoire complète sur ses ennemis, et que tous nous obtenions le pardon de nos péchés, notre réconciliation avec Dieu, la paix, le salut, et tout vrai bonheur.
Ayez pitié de nous, Seigneur, ayez pitié de nous.
Pardonnez, Seigneur, pardonnez à votre peuple.
Pater, Ave et Gloria.

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