Seigneur et Dieu immortel au plus haut des cieux, je confesse et je crois que vous êtes incréé et créateur de toutes les choses visibles et invisibles, glorieux et bienheureux en vous même et par vous même, sans avoir besoin de personne pour l'être éternellement. Etant infiniment bon, vous vous communiquez, et pour ce faire vous avez créé les créatures, et pour les élever à votre gloire et à votre béatitude vous avez pris chair humaine. Ainsi, je crois et je confesse que Dieu en tant qu'Homme a, comme nous, un corps et une âme rationnelle, et que selon la Divinité il est égal au Père. Il a souffert la passion et la mort pour le genre humain et par là il a relevé le pécheur de la poussière de la terre, et ce pécheur qui était digne de réprobation à cause de l'offense infinie qu'il avait faite à Dieu, il l'a rendu apte à recevoir la grâce. Le Créateur, étant infini, a voulu satisfaire à un degré infini, bien que cela ne fut pas nécessaire, car il aurait pu libérer l'homme de sa faute par une action minime ou par une seule effusion de son amour qui aurait représenté un mérite beaucoup plus grand que le péché commis.
Ce Mystère s'est réalisé dans les entrailles virginales de la Très Sainte Marie, Vierge avant d'enfanter, dans l'enfantement et après l'enfantement quand elle est devenue Mère de l'Agneau. Elle est supérieure en grâce et en mérites à tous les Anges et les Saints, étant seulement inférieure à Dieu. Cette Reine très pure a mérité révérence, louange et gloire éternelles. Je confesse qu'elle a été conçue sans la tache du péché originel, et pour maintenir ette vérité je donnerais ma vie; en mon fort intérieur je crois et je confesse ce mystère comme étant de Foi, quoique la Sainte Eglise ne l'ait pas encore défini (1). Je demande au Dieu éternel que cette définition se fasse à cause du bien qui doit s'ensuivre.
Je confesse toutes les vérités révélées à la Sainte Eglise, la Foi qui y réside, la Sainte Incarnation, la Nativité, la Vie, la Doctrine, les Miracles, la Passion, la Mort et la Résurrection de Notre-Seigneur Jésus-Christ, son admirable Ascension et tous les autres articles de foi de la Sainte Eglise romaine, comme elle les enseigne, étant unie à sa tête, le Christ notre Rédempteur, et gouvernée par le Saint-Esprit.
Je crois aussi et j'admets de tout mon coeur que la Sainte Ecriture est divine, sainte, admirable et digne de louange, et que c'est à notre Sainte Mère l'Eglise qu'il appartient à juger son vrai sens et son interprétation.
Je confesse que les Sacrements de la nouvelle Loi de Grâce sont au nombre de sept, et que tous sont nécessaires à la Sainte Eglise, mais que tous ne sont pas nécessaires à chacun. Le Baptême, la Confession et l'Eucharistie sont obligatoires et nécessaires; il est obligatoire de confesser la Confirmation et l'Extrême-onction, et il faut les recevoir si on a la possibilité, mais ceux qui ne peuvent pas les recevoir ne seront pas condamnés. L'Ordre et le Mariage sont propres à ceux qui les ont choisis, d'accord avec leur vocation.
Je crois et j'admets que dans le ciel se trouvent auprès de Dieu des Vierges saintes et au-dessus de celles-ci la Sainte Vierge, Mère de Dieu. La virginité est louable et agréable au Très Haut, et ceux qui la gardent ont choisi la meilleure part; les Vierges ont une gloire spéciale dans le Ciel à cause de cette vertu et seront près de l'Agneau.
Je crois et je confesse que dans la Messe un Sacrifice propitiatoire est offert à Dieu pour les vivants et les morts, que dans le Sacrement de l'Eucharistie se trouvent réellement le corps et le Sang du Christ avec son âme et sa divinité, que toute la substance du Pain se transforme en son Corps très Saint et celle du vin en son Sang, et que cette conversion est appelée par l'Eglise catholique transsubstantiation; je crois aussi que sous chacune des deux espèces on reçoit le Christ, et tout le Sacrement, même dans la plus petite parcelle d'Hostie.
Je confesse qu'il y a un Purgatoire et que les âmes qui s'y trouvent y restent jusqu'à ce qu'elles aient racheté leurs fautes au moyen de peines correspondantes à celles-ci. Elles sont aidées par les suffrages des fidèles.
Je confesse qu'il y a un enfer où vont les damnés qui, par leur obstination, ne se sont pas acquittés de leurs fautes.
Je confesse la communion des Saints, et je crois que ceux qui habitent dans la Jérusalem céleste sont bienheureux, qu'ils furent pèlerins durant leur vie, que pour qu'ils aient pu devenir glorieux et voir la face de Dieu, il fut nécessaire que le Très Haut fît usage de Sa miréricorde et qu'il leur pardonnât leurs fautes, après qu'ils se fussent eux-mêmes repentis et les aient confessées. Le pardon ne peut être obtenu que du Très Haut et les confesseurs qui tiennent Sa place et auxquels Sa Majesté a donné le pouvoir de pardonner.
Je confesse et je crois que, pour être un fidèle catholique, un fils de l'Eglise militante, et avoir une place dans l'Eglise Triomphante, il faut et il est nécessaire de croire et de confesser ces Articles de Foi. Il faut aussi confesser que les Saints ont une fonction impétratoire et intercèdent dans le Ciel, et qu'ils méritent d'être honorés et vénérés. Leurs reliques et les Images du Christ et de sa Sainte Mère et des Saints doivent être honorées et vénérées et la Sainte Croix où le Christ est mort mérite adoration.
Je confesse que l'Eglise a l'autorité nécessaire pour accorder des Indulgences, et que l'usage de ce pouvoir est très salutaire aux Fidèles car cette concession applique les mérites surégatoires de la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ, ceux de la Trè Sainte Vierge et aussi ceux des Saints qui ont acquis des mérites qui n'étaient pas nécessaires pour racheter les fautes qu'ils ont commises quand ils vivaient sur cette terre.
Je reconnais et je confesse que notre Sainte Mère l'Eglise romaine est Maîtresse de toutes les Eglises et j'accepte l'obéissance au Prince et Pontife romain, successeur du glorieux apôtre saint Pierre, prince des Apôtres. Tout ce qui est dit dans cette déclaration je le confesse indubitablement, et tout ce qui est contraire ainsi que toutes les hérésies condamnées et réprouvées par la Sainte Eglise, je les condamne, les déteste et les anathématise. Je déteste en particulier le démon, ancien serpent et toutes ses troupes infernales.
Toutes les vérités et tous les Articles de Foi, susdits et ceux que l'Eglise possède, je les crois et je les atteste maintenant et in aeternum. Et si trompée par une fausse persuasion du démon, ou étant dans le doute, l'hésitation ou l'inquiétude, après avoir perdu le droit jugement ou même étant en possession ce celui-ci, je disais ou faisais quelque chose de contraire à la fidélité chrétienne, comme fille de l'Eglise romaine, je le déteste maintenant, et je déclare mon intention et ma volonté de confesser, croire, respecter et recevoir ces vérités, en particulier à l'heure de ma mort. Je demande au Dieu éternel qu'Il veuille bien m'accorder par sa grande miséricorde de mourir en confessant la sainte Foi catholique pour laquelle je donnerais ma vie. AMEN.
Les tendances néomodernists qui se manifestent actuellement au sein même de l'Eglise contribuent à amoindrir, déformer ou remettre en question les vérités les plus fondamentales de notre foi. Les fidèles arrivent à être persuadés que la doctrine de l'Eglise est susceptible de changer pour s'adapter au goût du jour et se rapprocher des protestants, des syncrétistes et des matérialistes. Ainsi tous ceux qui veulent rester fidèles à la doctrine de Notre-Seigneur et garder la foi catholique dans sa pureté, doivent en ce moment faire un effort pour approfondir leurs connaissances doctrinales et s'attacher fermement à la doctrine invariable de l'Eglise telle qu'elle a été définie officiellement et telle qu'elle a été vécue et professée pendant vingt siècles.
Nous présentons ici une profession de foi personnelle écrite au XVIIe siècle par une grande mystique espagnole: la Vénérable Marie de Jésus d'Agréda, auteur de "La Cité mystique de Dieu". Cette profession de foi, malgré les différences de mentalité qui existent entre le milieu où elle a été écrite et le monde actuel, est admirablement adaptée à nos besoins car elle renforce et éclaire spécialement les principaux points de doctrine qui sont actuellement discuté ou déformés.
Il sera utile au lecteur de comparer cette profession de foi avec celle qui a été promulguée dernièrement par le pape Paul VI. L'étude de ces deux textes permet de constater des nombreuses analogies et de reconnaître l'invariabilité de la doctrine et de sa formulation.
Le text utilisé est celui qui a été publié à Saragosse en 1676 dans ses "Exercicios de Retiro". La traduction, la présentation et l'adaptation sont de J. Garrido.
(1) Cette profession de foi est antérieure à la définition du dogme de l'Immaculée Conception.
Nous signalons les liens suivants:
La Cité Mystique de Dieu (en-ligne)
Die Mystische Stadt Gottes (deutsche Taschenbuchausgabe in 8 Bänden)
City of God (Popular Abridgement) (on-line)
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