lundi 16 juin 2008

Après l'Offrande à l'Amour Miséricordieux - 02

Suite de "Après l'Offrande à l'Amour Miséricordieux - 01"

Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus20. - Quels sont les plus graves obstacles à cette fervente vie d'Amour?

- L'auteur de l'Imitation répond avec Sainte Thérèse: "Dès qu'on commence à se rechercher soi-même, à l'instant on cesse d'aimer." (L. III, v. 7.) Cela, parce qu'on remeuble son cœur, il n'est plus vide et la place offerte à l'Amour s'en trouve diminuée...
L'Imitation dit encore: "Qui n'est pas prêt à s'abandonner entièrement à la Volonté de son Bien-Aimé ne sait pas ce que c'est que d'aimer." (Ib. 8.)
Enfin l'Évangile nous apprend que celui qui manque de miséricorde envers son prochain, par là même, fait obstacle à l'effusion de l'Amour miséricordieux du bon Dieu en son âme (Cf. Mt. XVIII, 33.), car le Seigneur se servira envers nous de la mesure dont nous nous servons envers les autres. (Mt. VII, 2; Lc. VI, 38.)

21. - Est-ce à dire que les vraies Victimes d'Amour ne faibliront jamais, au moins sur ces trois points?

- Non et Sainte Thérèse les en prévient elle-même, en les rassurant: "Sans doute, dit-elle, on peut tomber, on peut commettre des infidélités; mais l'Amour, sachant tirer profit de tout, a bien vite consumé tout ce qui peut déplaire à Jésus, ne laissant plus au fond du cœur qu'une humble et profonde paix."
L'âme peut donc se voir au-dessous de ses aspirations, sans cesser d'être très agréable au bon Dieu. Si, à chaque chute, elle recourt à une humilité sincère, elle progresse dans la ferveur, car l'Amour trouve en elle le vase vide qu'il cherche. Notre Sainte l'assure hardiment: "Dans un acte d'Amour, même non senti, tout est réparé, et au-delà."

22. - Quel sera donc le moyen, pour la Victime d'Amour, d'atteindre la sainteté?

- Elle compte uniquement et en toutes circonstances sur l'Amour, attendant toute Vertu de l'infinie puissance et de la libéralité de cet Amour Miséricordieux auquel elle s'est livrée sans réserve. Elle connaît son "incapacité à gravir, par ses propres efforts, même la première marche de l'escalier de la sainteté", mais "elle sait à qui elle s'est confiée" (II Tim. 1, 2), et elle redit au Seigneur, suivant la formule même de son Acte d'Offrande:
"Je désire être sainte, mais je sens mon impuissance, et je vous demande, ô mon Dieu, d'être Vous-même ma sainteté. Toutes nos justices ont des taches à vos yeux. (Is. LXIV. 5.) Je veux donc me revêtir de votre propre Justice et recevoir de votre Amour la possession éternelle de Vous-même."

23. - Mais quel foyer, ici-bas, alimentera cette constante Vie d'Amour?

"Le Foyer divin où l'âme Victime ira puiser la Vie", sera la Sainte Communion, cette invention sans rivale de l'Amour Miséricordieux du bon Dieu avide de fusionner avec l'humaine misère... C'est cette "fusion" mystérieuse et incomparable, que - par son Acte d'Offrande - Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus aspirait à voir prolonger et resserrer, spirituellement, en tous les instants de sa vie, disant au bon Dieu avec une humble hardiesse: "C'est avec confiance que je vous demande de venir prendre possession de mon âme. Ah! je ne puis recevoir la sainte communion aussi souvent que je le désire; mais Seigneur, n'êtes-vous pas Tout-Puissant? Restez en moi comme au Tabernacle, ne vous éloignez jamais de votre petite hostie." (Le mot hostie est, pour elle, équivalent de Victime.)

24. - Et par quel signe extérieur se révèlera la sincérité de cette Vie d'Amour?

- Par un accroissement constant de la vraie charité fraternelle qui est la conséquence naturelle du sincère Amour de Dieu.
Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus nous en fait la confidence, c'est après son Offrande à l'Amour Miséricordieux qu'elle reçut la grâce de "comprendre dans toute son étendue le précepte de la charité":
"Je m'appliquais surtout à aimer Dieu, explique-t-elle, et c'est en l'aimant que j'ai découvert le secret de son commandement nouveau... celui de nous entr'aimer les uns les autres comme Jésus lui-même nous a aimés... (Jn. XIII, 34.) Et elle le vérifiait, chaque jour, dans la pratique: "Plus je suis unie à Jésus, plus aussi j'aime toutes mes Sœurs". - Après elle, la vraie Victime d'Holocauste, livrée aux ardeurs consumantes de la Charité divine, pourra redire: "Depuis que cette douce flamme consume mon cœur, je cours avec délices, ô mon Dieu, dans la voie de votre commandement nouveau..."

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