jeudi 26 février 2009

Carême: Strophes empruntées aux Livres Liturgiques Grecs

Saint Nicolas de FlueVoici venu le temps favorable, voici que le jour béni de la tempérance a brillé sur nous! Hâtons-nous, frères, purifions-nous, pour paraître devant le visage du Créateur et participer à sa splendeur, par l'intercession de celle qui l'a porté dans son sein, la seule pure Mère de Dieu.
Vous qui nous avez donné le temps de Carême pour que nous puissions nous convertir, vivre, et ne point mourir, Verbe de Dieu, rendez-nous tous dignes de vous plaire et de vous servir, ô Christ, dans un ardent repentir, comme la sainte et sage pécheresse qui, pour l'huile apportée et les larmes brûlantes répandues, obtint le pardon de ses péchés.
Vous qui avez été cloué sur la croix entre des voleurs, Christ-Dieu, qui par vos meurtrissures avez guéri la nature humaine, regardez-moi, ne passez pas outre! Voici que je suis tombé aux mains de voleurs qui s'attaquent aux âmes, ils m'ont dérobé le vêtement de la vertu, ils m'ont affreusement meurtri; il n'y a pas un saint chez qui je puisse trouver la guérison! Je suis près de la mort; il ne me reste que peu de temps à vivre, et mon seul espoir est fixé sur vous, qui pouvez redonner la vie aux morts! Pansez mes blessures, accordez-moi vos bienfaits, vous, le seul qui êtes bon.
Frères, acceptons le carême spirituel! Que la ruse ne soit point dans notre bouche! Ne plaçons pas pour notre frère une pierre d'achoppement. Que la pénitence orne la lampe de notre âme! Pleurons et crions au Seigneur: "Pardonnez-nous nos péchés, ô vous qui êtes bon et aimez les hommes."
Moïse, l'homme de Dieu, purifié par le jeûne, vit Celui qu'il désirait contempler; suis son exemple, ô ma pauvre âme; essaie, au jour du jeûne, de te purifier du mal, pour que tu puisses voir le Seigneur, qui te donne le pardon, l'indulgence et le rachat, lui qui est bon et l'ami des hommes.

Prière tirée des écrits de saint Bonaventure

O Seigneur, mon Dieu, que de jours se sont passés pendant lesquels j'ai vécu inutilement! Comment puis-je subsister devant vous? Comment oser lever vers vous mon visage, au jour de ce grand et terrible jugement où vous compterez toutes mes journées, pour y chercher leur fruit? O Seigneur Dieu, pourquoi ai-je cessé de vous porter dans mon coeur, de vous chérir dans mon esprit, de me réjouir de votre douceur? Où était donc le plus profond de mon être, s'il n'était avec vous! Car tout ce qui rend une créature désirable, louable et aimable, provient de vous.

mercredi 18 février 2009

Mercredi des Cendres - Prière après qu'on a reçu les cendres

En signe de la pénitence volontaire que nous acceptons aujourd'hui, le prêtre répand des cendres bénites sur notre front.

SchmerzensmutterDIEU tout puissant et éternel, qui avez pitié de tous et ne haïssez rien de ce que vous avez fait, vous ne tenez pas rigueur aux hommes de leurs péchés, pourvu qu'ils s'en repentent; et vous venez en aide à ceux qui implorent votre clémence. Bénissez-nous, qui portons ces cendres sur nos têtes, comme les habitants de Ninive, en signe d'humilité pour les péchés que nous avons commis. Accordez, par l'invocation de votre saint nom, que tous ceux qui auront ainsi fait pénitence pour implorer votre pitié, méritent de recevoir le pardon de tous leurs péchés. Faites aussi que nous commencions aujourd'hui le jeûne sacré de telle manière que nous puissions parvenir, l'âme purifiée, à la fête de la résurrection, et recevoir un jour la gloire éternelle.

Prières empruntées aux livres des liturgies latines

Vraiment, il est digne de vous rendre grâce, Dieu éternel, Vous avez voulu que, pour la récolte des fruits de la terre, nous vous rendions grâces par l'abstinence, nous apprenant, par cette pieuse coutume, qu'ils nous ont été donnés pour suffire aux besoins de notre faiblesse, et non point pour les excès du corps, et que nous pouvons, avec ce que nous en aurons épargné, alimenter les pauvres. Faites, Seigneur, que cette abstinence salutaire tempère notre orgueil et que cette coutume nous fasse imiter votre bonté, afin que l'usage de vos dons dans le temps nous apprenne à désirer ceux que vous nous réservez dans l'éternité!
Souvenez-vous, Seigneur, que nous sommes poussière, et voyez le repentir de notre cœur. Nous qui courbons vers la terre notre faible corps, faites que nous nous élevions au ciel par la pénitence du jeûne spirituel. De nous-mêmes nous ne pouvons que tomber: que ce soit vous qui nous releviez!
Tournons-nous tous vers Dieu d'un cœur pur, dans la prière, le jeûne et les veilles nombreuses. Prions sans cesse et pleurons, pour que soit déchiré le registre de nos péchés, avant que ne survienne la mort soudaine, avant que l'abîme de la mort ne nous absorbe. Et puissions-nous, lorsque viendra notre Créateur, être trouvé prêts!

jeudi 12 février 2009

Mercredi des Cendres - Méditation de saint Yves de Chartres

Anna Katharina Emmerick, stigmatisiertLa création tout entière gémit et souffre dans les douleurs de l'enfantement. Nous aussi, qui possédons les prémices de l'Esprit (la grâce qui est le premier gage de notre béatitude) nous soupirons en nous-mêmes dans l'attente du rachat de notre corps." (Rom. 8, 22-23). Cette créature, c'est l'âme qui, de la corruption du péché, a été recréée à l'image de Dieu et gémit intérieurement sur la vanité à laquelle elle est assujettie. Aussi longtemps qu'elle demeure éloignée de la patrie, elle ressemble à une femme qui souffre les douleurs de l'enfantement. Telle était aussi la souffrance du Psalmiste, lorsqu'il disait: "Malheur à moi, car mon exil se prolonge!" (Ps. 119,5). L'Apôtre lui-même était poussé par la même nostalgie, lui qui pourtant avait été un des premiers, parmi les membres de l'Église, à recevoir l'Esprit-Saint et qui désirant passionnément la plénitude de l'adoption, - qu'il possédait déjà en espérance -, s'exclamait: "Je voudrais mourir pour être avec le Christ" (Phil. 1, 23).
En ces jours plus que jamais il nous faut nous livrer à la pénitence et aux larmes du repentir, pour retourner à la patrie d'où nous ont chassés les plaisirs qui mènent à la mort. Pleurons donc tant que nous sommes sur le chemin, pour nous réjouir une fois parvenus dans la patrie. Regardons la douleur du monde comme une véritable amertume, pour acquérir la douceur de Dieu. Courons dans le stade de cette vie pour recevoir la récompense de l'éternelle vocation. Ne ressemblons pas à ces voyageurs insensés qui oublient leur patrie, pour se rendre au pays de l'exil, et qui demeurent en chemin. Ne soyons point comme ces malades devenus insensibles à la douleur, et qui négligent, de chercher un remède; il faut en effet désespérer de la vie de ceux qui ne connaissent pas leur maladie. Courons plutôt au médecin du salut éternel, montrons-lui nos blessures en nous confessant à lui, et crions-lui du fond de notre cœur: "Ayez pitié de moi, Seigneur, car je suis sans force: guérissez-moi, Seigneur, car mes os sont tout ébranlés" (Ps. 6, 3). Alors notre médecin nous pardonnera nos fautes, guérira toutes nos infirmités et comblera de ses biens notre désir.

jeudi 5 février 2009

Prière de la bénédiction des cierges empruntées à un ancien rituel

Candlemas DayDieu tout-puissant et éternel, source et principe de toute lumière, vous avez fait briller sur le monde votre splendeur en nous envoyant votre Fils unique dans le sein de la chaste Vierge Marie. Celui dont les prophètes avaient depuis longtemps prédit l'avènement, vous l'avez envoyé dans les dernier temps pour rayonner sur les peuples qui demeuraient dans les ténèbres; ils erraient au pays de l'ombre de la mort, et vous avez fait se lever sur eux votre éternelle clarté. Nous vous supplions de bien vouloir bénir ces cierges que nous avons préparés en l'honneur de votre nom; accordez-leur cette bénédiction par laquelle vous nous avez fait passer du domaine des ténèbres au royaume resplendissant de votre Fils bien-aimé, par qui s'est levé la lumière sur les justes et la joie du salut éternel. Vous avez comblé l'attente du juste Siméon, qui ne devait point mourir avant de voir le Christ revêtu de la chair; remplissez-nous aussi, ô lumière salutaire du monde entier, de la splendeur de votre claré et chassez loin de nous les ténèbres de l'incroyance. Comme vous avez aujourd'hui renvoyé en paix Siméon votre serviteur, veuillez aussi nous diriger dans la paix de votre sainte Église, pour que nous entrions au port du repos éternel et que, tout inondés des rayons de la vraie lumière, nous puissions au jour du jugement, unis avec les chœurs des anges, contempler dans l'allégresse le visage de l'éternel Soleil.
O trésor des siècles, vie de toute chose, devenu petit enfant pour moi, vous qui avez autrefois gravé la loi sur les tables au Sinaï, vous êtes né sous la loi pour nous arracher tous à l'antique servitude de cette loi. Gloire à votre bonté, ô Sauveur! Gloire à votre règne, gloire à vote œuvre rédemptrice, ô vous, qui êtes seul bon!