lundi 9 juillet 2007

Petites fleurs d'Ars - 02 - Pensées de Saint J.-M.-B. Vianney

Saint Curé d'ArsC'est beau d'avoir un coeur, et, tout petit qu'il est, de pouvoir s'en servir pour aimer Dieu!
Notre langue ne devrait être employée qu'à prier, notre coeur qu'à aimer, nos yeux qu'à pleurer.
L'homme a été créé par amour; c'est pourquoi il est si porté à aimer. D'un autre côté, il est si grand que rien ne peut le contenter sur la terre. Il n'y a que lorsqu'il se tourne du côté de Dieu qu'il est content.
Tirez un poisson hors de l'eau, il ne vivra pas. Voilà l'homme sans Dieu.
Aimer Dieu: oh! que c'est beau!... Il faut le ciel pour comprendre l'amour. La prière aide un peu, parce que la prière est l'élévation de l'âme jusqu'au ciel.
Plus on connaît les hommes, moins on les aime. C'est le contraire pour Dieu: plus on le connaît, plus on l'aime. Cette connaissance embrase l'âme d'un si grand amour qu'elle ne peut plus aimer ni désirer que Dieu.
Quand on n'a pas la foi, on est aveugle. Celui qui ne voit pas ne connaît pas, celui qui ne connaît pas n'aime pas; celui qui n'aime pas Dieu s'aime lui-même, et en même temps ils aime ses plaisirs. Il attache son coeur à des choses qui passent comme la fumée. Il ne peut connaître ni la vérité, ni aucun bien; il ne peut connaître que le mensonge parce qu'il n'a pas vu la lumière. S'il avait la lumière, il verrait bien que tout ce qu'il aime ne peut lui donner que la mort éternelle.
En dehors de Dieu rien n'est solide. Si c'est la vie, elle passe; si c'est la fortune, elle s'écroule; si c'est la santé, elle est détruite; si c'est la réputation, elle est attaquée. Tout s'en va, tout se précipite... Qu'ils sont à plaindre ceux qui mettent leur affection dans ces choses!... Ils l'y mettent parce qu'ils ne s'aiment pas d'un amour raisonnable; ils s'aiment avec l'amour d'eux-mêmes et du monde, en se cherchant et en cherchant les créatures plus que Dieu. C'est pourquoi ils sont toujours inquiets.
N'est-ce pas une vraie folie que de pouvoir goûter, dès cette vie, les joies du ciel, en s'unissant à Dieu par l'amour, et de préférer l'enfer? On ne peut pas assez comprendre cette folie, on ne peut pas assez la pleurer!...
Je ne trouve rien de si à plaindre que ces pauvres gens du monde. Ils ont sur les épaules un manteau doublé d'épines; ils ne peuvent pas faire un mouvement sans se piquer, tandis que les bons chrétiens ont un manteau doublé de peau de lapin.
Le bon chrétien parcourt le chemin de ce monde monté sur un beau char de triomphe; ce char est traîné par les anges, et c'est Notre-Seigneur lui-même qui le conduit; tandis que le pauvre pécheur est attelé au char de la vie, et le démon est sur le siège, qui le force d'avancer à grands coups de fouet.
Dans l'âme unie à Dieu, c'est toujours le printemps.
Le ciel se fondait dans l'âme des saints. Ils se baignaient et se noyaient dans cet écoulement du ciel.
La viel intérieure est un bain d'amour dans lequel l'âme se plonge...
Dieu tient l'homme intérieur comme une mère tient la tête de son enfant dans ses mains pour la couvrir de baisers et de caresses...
Comme les disciples sur le Thabor ne virent plus que Jésus seul, les âmes intérieures, sur le Thabor de leur coeur, ne voient non plus que Notre-Seigneur. Ce sont deux amis qui ne se lassent jamais l'un de l'autre.
Union avec Jésus-Christ, union avec la Croix, voilà le salut!
Si nous n'aimons pas le Coeur de Jésus, qu'aimerons-nous donc? Il n'y a que de l'amour dans ce coeur. Comment fait-on pour ne pas aimer ce qui est si aimable?
Etre aimé de Dieu, être uni à Dieu; vivre en présence de Dieu, vivre pour Dieu: ô belle vie! et belle mort!

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