A lire chaque année en guise de prône, en Janvier et en Juillet
Mes bien chers Frères,
La chose la plus importante de toutes pour chacun de nous, c'est que nous sauvions notre âme.
Nous voudrions bien ne jamais mourir, mais nous mourrons.
Vous mourrez, mes Frères, et nul ne peut vous dire si ce sera dans dix ans ou dans vingt ans, ou si ce sera demain ou même aujourd'hui. La seule chose certaine et dont personne de vous ne doute, c'est qu'un jour viendra où chacun de nous passera du temps à l'éternité.
Qu'adviendra-t-il alors de nous? Serons-nous heureux éternellement ou serons-nous éternellement malheureux?
Devant cette question, toutes les autres questions pâlissent ou s'effacent.
La réponse dépend de vous. Votre avenir éternel est entre vos mains.
Notre divin Sauveur nous en a prévenus: "L'heure sonnera où la voix du Fils de Dieu réveillera tous ceux qui dorment dans nos champs de sépulture. Et les morts se lèveront. Ceux qui auront bien vécu ressusciteront pour une vie glorieuse, mais ceux qui auront mal vécu ressusciteront pour leur éternel châtiment" (S. Joan. v. 28-29)
C'est donc bien le moins, mes Frères, que, de temps à autre, nous nous rappelions CE QUE NOUS AVONS À CROIRE; CE QUE NOUS AVONS À FAIRE POUR SAUVER NOTRE ÂME; QUELS SONT NOS MOYENS DE SALUT.
I. - Que devons-nous croire pour nous sauver?
Nous devons croire toutes les vérités qu'il a plu à Dieu de nous révéler, c'est-à-dire qu'Il a fait connaître au monde par le double moyen de l'Écriture sainte et de la Tradition, et qu'Il a chargé l'Église catholique romaine de proposer à notre foi.
L'Écriture sainte exprime la parole de Dieu, telle qu'elle a été dictée par le Saint-Esprit aux auteurs des Livres saints. Ces livres, selon qu'ils datent d'avant ou d'après Jésus-Christ, s'appellent les Écritures de l'Ancien ou du Nouveau Testament.
Outre les divines Écritures, la Révélation comprend la Tradition. Ce mot signifie transmission, parole transmise. La Tradition est la partie de la parole de Dieu qui, enseignée d'abord de vive voix par Notre-Seigneur Jésus-Christ et par ses Apôtres, est transmise ensuite, dans le sein de l'Église catholique, aux générations chrétiennes qui se succéderont jusqu'à la fin des siècles.
Il n'appartient pas aux simples fidèles de décider quelles sont les vérités révélées par Dieu et quel est le sens de la parole divine.
Notre-Seigneur Jésus-Christ a voulu, par une providence particulière, veiller à la conservation et à l'interprétation du dépôt de la foi tel que le renferment l'Écriture sainte et la Tradition, et, à cet effet, il a institué une société publique, l'Église, investie de la mission de garder et d'enseigner sans erreur la parole révélée.
Les évêques, successeurs des Apôtres, ayant à leur tête Notre Saint-Père le Pape, successeur de Pierre, le prince des Apôtres, forment le corps enseignant de cette société; et les fidèles, incorporés à l'Eglise par le Baptême, sont obligés, sous peine de péché mortel et de damnation éternelle, d'accepter la doctrine chrétienne que le Pape et les évêques leur proposent à croire.
Grâce à cette providence particulière que Dieu promit à son Eglise, la doctrine révélée est une, la même partout, depuis les temps apostoliques; elle est le fondement de la sainteté dans la société chrétienne.
Parcourez le monde, mes Frères, et à l'unité de l'Eglise romaine, à sa catholicité, à son apostolicité, à sa sainteté, vous reconnaîtrez, aujourd'hui comme toujours, que c'est elle qui est la véritable Eglise, fondée par Notre-Seigneur Jésus-Christ et vous ne pourrez de bonne foi la confondre avec les innombrables sectes que l'hérésie et le schisme ont séparées du tronc primitif de la société chrétienne.
Seule l'existence vingt fois séculaire de l'Eglise, malgré les persécutions sanglantes ou astucieuses qu'elle a subies, malgré les hérésies et les schismes qui l'ont déchirée, malgré les souillures de ses enfants et parfois les défaillance de ses chefs, suffirait à prouver la divinité de son origine. Les générations passent; les institutions vieillissent et se transforment; les partis se désagrègent; les sectes s'émiettent; les cités, les royaumes, les empires s'effondrent; les dynasties s'éteignent; les peuples et les races se fusionnent ou disparaissent: seule l'Eglise romaine traverse triomphalement les siècles, toujours au fond identique à elle-même.
Nous nous demandions, au début de cette instruction, ce que nous devons croire. Le Symbole des Apôtres résume les points principaux de notre foi. Récitons-le ensemble, à haute voix, distinctement.
(Ici les fièles se lèvent et, tournés vers la chaire de vérité, font en même temps que le prêtre, avec piété, leur professoin de foi.)
SYMBOLE DES APÔTRES
Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre; et en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur; qui a été conçu du Saint-Esprit, est né de la Vierge Marie; a souffert sous Ponce-Pilate, a été curcifié, est mort et a été enseveli; est descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité des morts; est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant; d'où il viendra juger les vivants et les morts. Je crois aux Saint-Esprit; la sainte Eglise catholique, la communion des saints; la rémission des péchés; la résurrection de la chair; la vie éternelle. Ainsi soit-il.
Lorsqu'une vérité contenue dans le dépôt de la Révélation est définie par l'Eglise au cours des siècles, elle prend le nom de dogme. Celui qui nie un dogme se déclare hérétique.
Ainsi, au siècle dernier, l'Eglise a dogmatiquement défini l'Immaculée-Conception de la sainte Vierge, le 8 décembre 1854, et l'infaillibilité papale, en 1870, au concile du Vatican.
Confessons ces deux dogmes:
Je crois que, par une grâce qui n'a été accordé à aucune autre créature humaine, Dieu a préservé la sainte Vierge Marie, Mère de Dieu, de la souillure originelle, dès l'instant où elle fut conçue dans le sein de sainte Anne, sa mère: sa conception fut donc immaculée.
Je crois que, lorsque le Pape s'adresse à la sainte Eglise, et, usant de la plénitude de son autorité doctrinale, lui enseigne qu'une vérité est divinement révélée, il ne peut se tromper; en un mot; je crois qu'il est alors infaillible.
Suite voir:
II. - Que devons-nous faire pour nous sauver?
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