mardi 7 mars 2006

Notre-Dame du Chêne au Diocèse de Besançon - Témoignage du 1803


Extrait des registres paroissiaux de Scey-en-Varais (Année 1803)

"En mil huit cent trois, jour de l'Assomption de la Sainte Vierge qui, cette année, était le lundy, il se trouve qu'une Notre-Dame enfermée dans un chesne sur le chemin de Maisière à Ornans au bout de la roche, inconnue depuis plus de 40 ans, parce que le chesne s'était reformé depuis longtemps; en sorte que des personnes de trente ans et plus m'ont assuré n'en avoir pas eu l'idée.
"Un Mille, père de Pierre-Antoine Mille dont nous parlerons, voyant que la Sainte Vierge n'était plus visible dans ce chesne, en replaça une autre dans un chesne plus haut, même canton; le hazard ou un décret de la divine Providence a bien voulu que pendant la Révolution et la persécution de l'Église, ce chesne où l'on ne voyait pas une Vierge enfermée a été conservé, tandis que le chesne où l'image de la Sainte Vierge était enfermée et visible a été coupé comme les autres qui étaient dans ce canton, et même avec impiété. Celle invisible dans le chesne épargné a été retrouvée d'une manière surprenante ledit jour de l'Assomption mil huit cent trois. Je me suis informé exactement du fait; je ne suis pas volontiers crédule. Voici le fait tel que l'ont attesté les deux témoins oculaires et tout Maisière.
"Pierre-Antoine Mille, fils du Mille qui avait replacé la nouvelle image, âgé d'environ 40 ans et plus, de très bon sens, accompagné d'un autre homme faiseur de paniers, logé chez lui momentanément pour son travail, les deux demeurant à la Malcôte, venaient ensemble le lundy, jour de l'Assomption, à la messe de paroisse à Scey, dont la Malcôte dépend, et cette année existait une sécheresse terrible qui a perdu la plupart des denrées, surtout de Caresme; par le plus grand soleil, entre 7 et 8 heures du matin, ils passèrent davant le chesne qui est sur le chemin causant en marchant, comme ils avaient déjà passé ensemble la veille, dimanche, sans rien voir; étant vis-à-vis le chesne, le faiseur de paniers aperçoit tout à coup contre le chesne deux lumières. Tout étonnté il dit à Pierre-Antoine: "Regard donc, qu'est-ce que c'est cela?" Et tous deux voient les deux lumières qu'ils examinèrent quelque temps en sorte de na pas perdre la messe. Je leur ai demandé à tous deux en présence de M. Durand, curé de Cléron, s'ils avaient effectivement vu des lumières et à quoi elles ressemblaient, si elles ressemblaient à des chandelles ou à des cierges, ils me répondirent que non, mais bien à des vers clairants et très lumineux. Or, le jour de l'Assomption, par le plus beau soleil qui donne contre cet arbre à cette heure, on ne peut voir clairer de ces sortes de vers. Aussi après la messe tout Maisière s'y est transporté. On a ouvert le chesne dans l'endroit indiqué par les deux voyants qui y étaient présents et on y a trouvé une Notre-Dame de terre cuite que chez M. Verny ont habillée et fait poser comme elle est aujourd'hui; tout le voisinage y va pour prier. Y croira qui voudra; pour moi, j'y crois très fermement, après les informations que j'ai prises sans préventions, n'étant pas croyant aux apparences de miracle. Voilà la vérité.

Dupuy, curé de Scey."

Imprimatur: Beançon, le 27 juillet 1950. F. Pinondel, v. g.

À suivre

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